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Notre semaine sarde - 07 mai

Posada, San Giovanni, Santa Lucia, drapeau, Siniscola
Posada, San Giovanni, Santa Lucia, drapeau, Siniscola
Posada, San Giovanni, Santa Lucia, drapeau, Siniscola
Posada, San Giovanni, Santa Lucia, drapeau, Siniscola
Posada, San Giovanni, Santa Lucia, drapeau, Siniscola

Posada, San Giovanni, Santa Lucia, drapeau, Siniscola

A 9h30, il y a réunion d’information à la discothèque ; on nous y présente le club, les services et activités qu’il propose puis le programme des excursions. Toutes les excursions nous intéressent mais le nombre de places est limité,  nous écourtons donc le traditionnel cocktail de bienvenue et filons sans plus attendre au bureau Marmara où l’on prend les inscriptions. Nous y sommes reçus par Gabriella, elle est charmante mais  un peu tête en l’air car elle nous inscrit à tout ce que nous voulons mais en tant que Claire et Gérard.  Ce sera rectifié, bien sûr, et,  avec le sourire encore, mais pour l’équipe Jacques est et restera Monsieur Gérard !

 

Après le déjeuner, nous prenons place dans un bus, qui est loin d’avoir fait le plein pour la première excursion, "Villages de la Baronia". La Baronia, nous dit Maura, notre guide,  se caractérise par de longs littoraux, de bas massifs granitiques et d’étangs dont la malaria a été éradiquée entre 1946 et 1950 via le "Sardinia Project" financé par la fondation Rockfeller. Au long des arrêts dans d’autres hôtels, le bus se remplit et c’est au complet que nous abordons Posada, un village médiéval que domine une tour, tout ce qui reste du château de la Fève.

Qui dit village médiéval suppose escaliers et ruelles tortueuses, nous aurons l’un et l’autre et, pendant que nous progressons péniblement vers les vestiges du château,  Maura nous explique qu’il tient son nom d’une supercherie qui sauva probablement la vie à ses habitants. En effet, lors d’un siège particulièrement long, et alors qu’il ne leur restait plus qu’une poignée de fèves à manger quelques habitants eurent l’idée d’en gaver un pigeon qu’ils envoyèrent dans les lignes ennemies. Ils comptaient que, voyant cela,  les assiégeants en concluraient que si les assiégés nourrissaient les pigeons c’est qu’ils avaient des vivres en excès,  qu’ils pouvaient donc tenir encore longtemps et qu’ils lèveraient le siège et c’est exactement ce qui arriva.  Sur la place où nous retrouvons notre car,  Moira nous montre des panneaux qui illustrent cette histoire.

 

Notre second arrêt,  beaucoup plus bref car la pluie commence à tomber, est pour San Giovanni, son église face à la mer et sa tour côtière espagnole car de 1323 à 1714 la Sardaigne fut espagnole !

 

Le suivant, Santa Lucia, est encore plus bref car la pluie se fait de plus en plus présente et après avoir pris quelques photos de sa tour de défense contre les invasions barbares nous sommes trop heureux de regagner le car.

 

Pendant que nous roulons vers Siniscola, notre dernière étape, Maura nous précise que la Sardaigne a compté jusqu’à  quatre-vingt-quatorze tours de défense car, à partir du VIIIe siècle, les côtes sardes étaient soumises aux attaques incessantes et aux razzias des arabes qui contrôlaient alors la méditerranée et s’étaient implantés en Provence, en Sicile et en Espagne.

La Sardaigne se trouvait depuis l’an 535 sous la domination du royaume byzantin mais celui-ci du fait de son éloignement et de ses propres difficultés l’avait abandonnée au IXe siècle et l’île, devenue indépendante, dut s’organiser pour se protéger de l’invasion arabe. Pour des raisons stratégiques, elle fut alors partagée en quatre Judicats " Cagliari, Arborea, Torres et Gallura ; il s'agissait de quatre états indépendants avec à leur tête, un Juge. Malgré cela, en 1014, les Juges durent s’allier aux républiques maritimes de Gènes et de Pise pour chasser Museto, un chef de guerre arabe qui s'était emparé de Cagliari.

Et, tout naturellement, elle en vient à nous parler du drapeau sarde, une croix rouge sur fond blanc avec quatre têtes de Maures. Les têtes de Maures représenteraient les vaincus, et leur nombre ferait référence aux quatre Judicats. Mais, comme bien souvent, les historiens ne sont pas d’accord entre eux et certains pensent que ce drapeau aurait été donné par le pape aux Pisans et qu’il témoignerait de la victoire de Pierre 1er d’Aragon sur les Maures à Alcoraz,  bataille au cours de laquelle quatre rois arabes furent tués grâce à l’aide providentielle de Saint Georges dont la bannière est précisément une croix rouge sur fond blanc !

Les yeux des Maures, nous dit-elle encore, ont d’abord été bandés et, en juillet 1952, l'emblème est devenu par décret, le symbole officiel de la Sardaigne.  Puis,  la Loi régionale du 15 avril 1999, a placé le bandeau sur le front des maures, pour des raisons diplomatiques. Ils ont donc maintenant les yeux ouverts !

 

Nous voici à Siniscola et plus précisément dans un atelier de céramique, but de cette dernière étape. Le matériel utilisé est principalement la terre cuite car l’île possède de grandes carrières d’argile. Le choix de l’argile serait d’ailleurs fondamental pour la qualité du produit final.  Les céramiques sont cuites, décorées, vernies puis cuites une seconde fois. Ce discours, nous le connaissons bien car il ne diffère guère d’un pays à l’autre et comme les produits exposés n’ont rien d’original et qu’il ne pleut plus après quelques photos nous sortons admirer les mosaïques extérieures entrevues à notre arrivée.  Encore quelques photos et c’est le retour au bus. Comme à l’aller, il marque différents arrêts mais pour déposer des voyageurs cette fois et ce n’est qu’aux environs de 19 heures que nous arrivons au Sardegna.

 

Jacques est de méchante humeur car, me fiant à une météo qui prédisait du beau temps et aux guides qui répétaient à l’envi que mai était avec septembre le meilleur mois pour visiter la Sardaigne,  je n’ai pas emporté les k-ways ; que voulez-vous, je suis une incurable optimiste !

 

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