L e jeune enfant s’affirme instinctivement en disant « non » à presque tout. Puis , il grandit et parce qu’il est soumis à une sorte de chantage affectif de la part de parents qui lui disent « fais telle chose pour me faire plaisir » ou pire encore « si tu ne fais pas telle chose je ne t’aimerai plus » il devient, à son corps défendant, ce que j’appelle un « béni-oui-oui ».
Beni-oui-oui c’est, si je m’en réfère à un débat initié en 2007 sur un forum bien connu et qui s’est poursuivi bien au-delà, du sabir, un mélange d’arabe et de français. Beni serait le pluriel de ben qui signifie « fils de » quant à oui c’est un terme français auquel on a donné en le doublant un style vaguement arabe ! A l’origine donc, les beni-oui-oui étaient des arabes et en particulier des algériens qui étaient d’accord avec la colonisation. Puis, le sens a dévié et aujourd ‘hui on se sert de ce terme pour désigner les gens qui suivent toujours le courant des plus forts, et également les gens qui acceptent tout.
Pourtant, c’est important de savoir dire non car ce faisant on fixe des limites à ne pas dépasser et on évite de se faire « manger » par tous ceux qui nous entourent, qu’ils appartiennent à une hiérarchie parfois exigeante ou qu’ils fassent partie de nos proches. Je suis persuadée qu’on peut respecter ou aimer quelqu’un sans pour autant tout accepter de lui. Le respect et l’amitié s’accommodent mal de la complaisance laquelle est fille de l’obséquiosité. Je crois qu’on gagne beaucoup, au contraire, à apporter dans tous les échanges que l’on peut avoir lucidité et sincérité.
Savoir dire non c’est faire aussi que notre « oui » prenne tout son sens !