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Petite Boule d'amour

BOULE.JPG   L' Enfant-soleil L' Enfant-soleil

 

Mardi 15 avril  2008

   

M a petite boule d’amour,

 

Je n’ai appris ton existence qu’hier au soir mais déjà tu occupes une place de choix dans mon cœur et dans ma vie car tu es un peu de la chair de mon fils et cela signifie beaucoup pour moi.

J’ai pour Matthieu, ton papa, un amour profond presque viscéral, d’abord parce que je l’ai porté en moi pendant huit longs mois avec la peur constante de le perdre mais aussi parce que c’est lui qui, à deux reprises et quand plus rien n’allait pour moi, m’a redonné  l’envie de vivre.

En mai 82, ce sont ses pleurs qui m’ont ramenée du couloir dans lequel je flottais à la recherche de cette lumière si intense, si attirante…

En septembre 2007, c’est en me parlant de toi,  qui n’étais encore qu’un projet, et d’un pyjama aux armes de l’AS St Etienne, le club de foot dont il est supporter,  qu’il m’a, une nouvelle fois, rendue à la vie !

 

Donc, comme tu peux le supposer, je suis ta grand-mère paternelle. Je m’appelle Claire. J’ai 57 ans. A quoi je ressemble ? Et bien aux images de grands-mères qui Illustrent ces contes de fées  que ton papa et ta maman te liront probablement et que tu découvriras sans doute un jour : absorbé (e), tournant entre tes doigts une mèche de tes cheveux car je sais que tu auras les boucles blondes de ton papa ! Moi, j’ai les cheveux gris, je porte des lunettes, je marche avec une canne et je ne suis pas très grande mais je mesure plus d’1 mètre 20, contrairement à ce qu’affirme ton papa ! Quel coquin, celui-là !

 

Avec « Zibout », mon second mari, ainsi surnommé par ton papa , je n’ai pas eu d’autres enfants que « la Famiglia » cf photos  Qu’est-ce que la Famiglia ? Disons que c’est une improbable arche de Noé qui s’est constituée au hasard de voyages ou d’ évènements familiaux et qui a pris ses aises dans notre maison de Loudun, elle-même baptisée " Chouett’home" Et pourquoi « Chouett’home » ?  D’abord parce nous y vivons, en bonne intelligence, avec quelques quatre-cents chouettes, d’origines et de matériaux très divers, dont certaines sont également membres à part entière  de ladite  Famiglia,  ensuite  parce que c’est un jeu de mots amusant avec le traditionnel et très britannique  « home,  sweet home ». Tu comprendras quand tu apprendras l’anglais à l’école ; tu auras alors 4 ou 5 ans. Car, maintenant, on n’attend plus d’être en sixième pour apprendre les langues étrangères ; on commence à l’école primaire comme ont fait tes cousines, nos « petites filles d’adoption ».

 

Seras-tu fan de Dora comme Constance ? Mais, suis-je bête, Dora aura sûrement été remplacée : c’est le sort qui attend tous ces « personnages » médiatisés ! Casimir, Pollux et  Mordicus qui faisaient la joie de ton papa sont oubliés depuis longtemps. Heureusement, il reste les héros des contes que l’on raconte aux petits enfants et ceux des belles histoires que tu liras quand tu auras appris à le faire : Le Petit Prince, Jonathan le goéland, Michel Strogoff, Ulysse, etc. Je suis certaine que tu aimeras lire, voyager au fil des mots ainsi que le faisait ton papa qui, parfois, confondant rêve et réalité se projetait dans ce qu’il lisait et devenait tour à tour mousquetaire du roi, capitaine de bateau ou bien encore Don Quichotte !

 

Mais je reprends le fil de mon discours ; Donc Zibout et moi vivons à Loudun, une petite ville du Poitou, qui, si elle ne possède plus de gare, dispose de tous les commerces et services qu’on puisse rêver : il y a une salle de cinéma, un théâtre, une vidéothèque,  un espace superbe voué aux expositions, un centre culturel et de merveilleux jardins.

 

Mardi 20 mai,

Ah les jardins ! Loudun les fête chaque année en Mai et l’Echevinage devient théâtre ; ses jardins se transforment en fonction du thème choisi. Cette année, c’est l’Orient qui figurait au programme avec la participation de Maulévrier dont le jardin, d’inspiration japonaise, est extraordinaire (cf photos). Peut-être y viendras-tu un jour avec tes parents ! Tu verras alors le pont  rouge, le temple, les lanternes et ces arbres qu’on dirait redessinés tant ils sont habilement taillés, les pelouses vertes parsemées de massifs de fleurs où je t’imagine faisant tes premiers pas, trébuchant, agrippé(e) à la main de maman.

 

Mardi 3 juin,

Nous sommes allés à Poitiers, hier, chez mon neurologue. En effet, j’ai la maladie de Parkinson d’où la canne évoquée plus haut. J’étais un peu fatiguée.

 

Il faut dire que nous avions eu un week-end bien rempli car nous l’avions passé à Saint-Emilion. Ce week-end était organisé par « Vins & Gastronomie », une association dont Zibout est Président et moi secrétaire. Nous étions donc partis très tôt samedi, à 6h45 pour être précise, car nous devions être sur place à 11h30 au plus tard pour visiter l’ensemble souterrain de la ville et notre autobus ne dépassait pas les 85 km/heure !

 

Nous étions sur place à 11 heures ce qui a permis à quelques uns de nos adhérents de faire un peu de shopping avant la visite. Moi, je suis restée à l’office du tourisme : la famiglia m’avait chargée d’une mission de confiance à savoir trouver un cadeau pour leur papa. Et puis je me réservais pour la descente de la  rue Tertre de la tente, une rue pavée, tortueuse, et glissante qui aboutit à la place de l’église monolithe.

 

Après la visite des souterrains, nous nous sommes retrouvés à la Cour des Arts, sous une tonnelle, pour déjeuner. Le repas comme son service nous a réservé quelques surprises. La charcuterie artisanale, par exemple, était servie dans une grande assiette posée sur la table, entre deux convives qui se font face, chacun d’eux piochant  tour à tour dans le plat !

 

Le repas achevé, nous avons pris le T.G.V. ou train des grands vignobles ainsi baptisé  parce qu’ il roule sur de petites routes qui serpentent au milieu des vignes et des châteaux aux noms prestigieux.

 

De retour dans notre bus nous avons gagné le Château Grand Corbin où nous attendait notre première dégustation (il y en avait trois au programme !). Nous y avons  ainsi attendu agréablement la fin du gros orage qui sévissait dehors.

 

C’est avec une heure de retard sur le programme que nous sommes arrivés  à l’hôtel Kyriad. Nous avons rapidement pris possession de nos chambres et à 20 heures 30 nous étions tous dans une salle privatisée pour dîner. Ensuite,  nous avons rédigé des cartes postales pour les adhérents qui n’avaient pas pu participer à cette sortie.

Normalement il était prévu un quiz sur le Libournais mais la fatigue du voyage plus celle de la journée ont fait que chacun s’est dit fatigué et pressé de dormir. On a donc décide que ledit quiz se ferait dans le car au retour.

 

Le lendemain matin, nous avons vu que l’orage avait fait des siennes pendant que nous dormions. Sur la route nous avons pu constater qu’il avait beaucoup plu. Les fossés débordaient, certaines routes étaient inondées, le sol n’absorbait plus l’eau et les vignes apprenaient à nager.

 

Notre premier arrêt a été pour « Pétrus », un château qui produit un vin quasiment mythique mais que tes parents ont eu le privilège de goûter quand nous étions encore à Clichy et eux pas encore mariés, en février 2005 !

 

Puis après avoir visité rapidement la collégiale de Saint-Emilion nous nous sommes rendus au Cloître des Cordeliers, visite qui ne m’a apporté aucun plaisir car elle s’est avérée périlleuse pour moi et le vin effervescent qu’on nous y a servi (2e dégustation) n’était pas au top.

 

Notre dernier arrêt, lui, m’a réconcilié avec la vie : au Château l’Ermitage de la Garenne nous avons fait un « repas vigneron » qui avait tout d’un festin :  de délicieux amuse bouches, un  foie gras maison, présenté avec son confit d’oignons et sa tranche de pain d’épice, une entrecôte  (et pour moi qui n’aime pas la viande rouge, une brochette de veau)  servie avec des frites cuites à la graisse de canard, des fromages affinés à point avec leurs petits pots de confiture, un superbe gâteau aux fraises ; le tout accompagné, il va s’en dire des différentes cuvées du château. Vers 17h, nous avons repris le bus direction Loudun. On a procédé au quiz et c’est Christophe, notre Vice-Président qui s’est classé 1er ! Il était près de 22 heures quand nous avons retrouvé « Chouett’home »

 

Lundi 9 juin,

Je suis tout excitée car ton papa m’a appris que dans le courant de la semaine il verrait tes premières « photos » J’ai hâte qu’il me raconte. Bien sûr, je ne m’attends pas à ce qu’il me dise ce sera « un garçon ou une fille » car à trois mois, on ne peut pas encore savoir… et à dire vrai ce n’est pas un réel problème pour moi. Mon seul souci concerne ton « développement », je veux dire  que c’est de savoir si tu pousses normalement et si ta maman n’est pas « malade » . . Seras-tu garçonnet ou fillette ? Qu’importe tu seras toi et tu ressembleras à cet ange qui sourit à la porte de la cathédrale de Reims …

 

 

Samedi 15 juin,

Me voilà rassurée : ton papa m’a dit que tout était OK pour la maman comme pour le bébé.

 

Dimanche 16 juin,

Aujourd’hui, c’est la fête des Pères  et je ne peux m’empêcher de penser à ton papa, bientôt papa à son tour.  

C’était un poète, ton papa ; il m’appelait rarement « maman » préférant me donner des surnoms tendres comme » ma fée » ou encore  « petite pluie d’été »  il me souhaitait  toujours ma fête le 9 août, jour de la saint Amour, et non le 11, jour de la sainte Claire. Un soir d’été, il a même failli tomber à la mare en voulant m’attraper la lune, dont il voyait le reflet dans l’eau, dans le petit seau qu’il tenait à la main !.

Un poète et un coquin , mais je crois te l’avoir déjà dit. En voilà encore la preuve : imagine-toi qu’il m’a dit très sérieusement un jour où je lui reprochais d’avoir mangé trop de bonbons « qu’en hiver, les bonbons ont plusieurs papiers pour ne pas attraper froid » !

Il avait réponse à tout : à une institutrice qui s’étonnait de le voir écrire de la main gauche il a affirmé « j’écris comme çà parce que je suis polonais » !

Je te souhaite d’avoir avec ta maman la même complicité et la même tendresse que celles que ton papa et moi partageons encore.

 

Vendredi 20 juin,

Hier, nous avons eu un dîner littéraire : une soirée « Rabelais » à l’abbaye de Seuilly et il y avait là un journaliste et écrivain qui nous a régalé de ses « mots valises », des mots que l’on construit en accolant deux noms pour en faire un troisième : c’est ainsi que nous avons eu  droit à «  la vachallais », la « vipèrenoël », « les brebeatles » et bien d’autres ! Un restaurant de Chinon, nous a, pour sa part , fait découvrir la fouace.

La fouace, c’est une sorte de brioche très différente des fouées que nous allons manger ce soir, avec nos amis Françoise et Abel, que ton papa connaît bien, et qui arrivent en fin de soirée de Paris pour passer une petite semaine avec nous.

 

Samedi 21 juin,

Il faut que je te dise : la vie fait parfois bien les choses. A la télévision  le thème de « Reportages » était les jardins et on a pu y voir, notamment,  un parc absolument  superbe  mais dont nous n’avons pas compris où il se situait. Tu sais, quand on est un peu nombreux on discute et on n’entend pas toujours très bien ce qui se dit à la télé !

Or, l’ après-midi même, nous sommes allés visiter le parc Maupassant (cf photos), pas très loin de Bourgueil, et là j’ai reconnu celui de  « Reportages ».

Nous l’avons d’ailleurs parcouru dans une de ces voiturettes électriques que nous avions vues à la TV car il fait plusieurs hectares. Bien entendu nous abandonnions  régulièrement la voiturette pour prendre des photos: il y a des bassins, des statues, et des « mini jardins » blanc, rouge, jaune bleu, exotique, etc. qui, tous, valent le détour.

 

Jeudi 26 juin,

Nos amis sont partis après déjeuner. De toutes façons le bureau n’était pas accessible avant. En effet, mardi il y eu un terrible orage et tout le sous sol était inondé : 5 à 10 cm d’eau. Il a fallu appeler les pompiers et après leur passage tout nettoyer : c’est une chance que nous n’étions pas seuls car, pour tout arranger, on venait de me remettre en place des vertèbres déplacées probablement par un kiné. Du coup, j’ai décidé d’abandonner la rééducation; qui, je dois l’avouer, ne me plaisait guère !

 

En revanche, j’aime bien travailler avec Madame G. l’orthophoniste : elle me fait un peu écrire mais surtout elle me propose des « jeux » qui stimulent le cerveau comme répéter des suites de chiffres à l’endroit ou à l’envers, trouver des mots manquants dans un texte  à l’aide d’une liste d’anagrammes, raconter des histoires avec des images qu’il faut placer dans un ordre logique.

De toutes façons, j’adore faire du « remue-méninges  » et suis une adepte du sudoku beaucoup plus intéressant que les mots croisés ou fléchés. J’ai même acheté le livre de ce fameux docteur japonais pour tenter de « rajeunir » mes cellules grises en soixante jours.  

Tous les jours je fais donc consciencieusement mes quatre pages de calcul mental ; pour moi qui pratique la numérologie (un jour il faudra que je t’explique ce qu’est la numérologie et tout ce qu ‘elle peut apporter mais là n’est pas mon propos) je disais donc que le calcul mental est pour moi un jeu d’enfant. Je suis d’ailleurs un peu déçue par ce livre, j’attendais quelque chose de plus compliqué, du style de l’« entraîneur cérébral » que j’ai installé sur mon ordinateur. Là, c’est dur, dur ; il y a même des exercices que je n’ai pas encore réussi à faire ! Pour les chiffres et les lettres pas de problème mais ceux qui concernent la géométrie, l’orientation et la mémoire visuelle me créent quelques soucis ! 

 

Samedi 28 juin

Hier, nous avons eu un conseil d’administration élargi pour fixer le calendrier des activités de Vins & Gastronomie, l’association dont je t’ai déjà parlé et donc reçu quelques personnes autour d’un barbecue. Nous avons dîné dans la véranda où nous étions au frais ; ce qui n’est pas le cas à l’heure du déjeuner où le thermomètre grimpe parfois au-delà des 38°.

Donc entre bavardages et repas, la soirée s’est prolongée agréablement et nous avons même réussi à établir un calendrier qui tienne la route !

 

Lundi 30 juin

Ce matin, au courrier, j’ai reçu ta « première photo ». A vrai dire, on ne distingue pas grand chose mais ça me fait tout drôle et te rend encore plus présent (e). je sais que tu grandis, bien à l’abri, dans le ventre de ta maman.

 

 

 

         

 

 

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