Trois petits mots et le chagrin comme une vague qui me prend et m’entraîne dans un océan de tristesse mêlée d’incompréhension !
Papa, c’était mon héros et les héros ne sont-ils pas invincibles ? Papa, c’était aussi un rempart contre l ’adversité et ce rempart je me l’imaginais inébranlable …
Pourtant, le cancer a eu raison de lui en l’espace de deux mois. Il en a fait un paquet de douleur, une sorte de poupon qu’il fallait nourrir et changer. Privé de son appareil dentaire et ayant du mal à respirer il parlait difficilement et peu se contentant de nous fixer de son regard de porcelaine.
Nous lui préparions une belle fête pour ses quatre-vingt-dix ans mais en ce jour anniversaire il était à l’hôpital et c’est là qu’il a reçu le témoignage de notre affection, là qu’il nous a souri pour la dernière fois !
Ce sourire qui a soudain éclairé tout son visage m’est précieux car il me donne à penser qu’il est parti heureux. Papa, tout comme moi d’ailleurs, n’était pas démonstratif : il n’aimait ni les effusions ni les grandes déclarations mais il a toujours été là pour moi, attentif et serein. C’est lui qui m’a appris à me relever chaque fois que je tombais, lui qui a soigné les plaies et bosses de l’ enfance et plus tard les bleus à l’âme de l’ adolescence. Enfin, c’est encore lui qui m’a aidé à faire de mon fils l’homme qu’il est devenu aujourd’hui.
